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10 artistes américains à connaître
Inspirez-vous 12 Oct 2020

10 artistes américains à connaître

Depuis le milieu du 20ème siècle, les États-Unis sont les leaders du marché de l’art. L’attribution du Lion d’Or à l’Américain Rauschenberg lors de la Biennale de Venise de 1964 témoigne du basculement de la primauté de l’École de Paris vers celle de l’École de New York. De nos jours, outre ses musées aux collections les plus prestigieuses, la « grosse pomme » est la ville recensant le plus de galeries. En effet, plus de 100 000 artistes y ont installé leur studio, profitant de la possibilité de pouvoir tenter leur chance auprès de plus de 1 500 galeries. De fait, les artistes américains du 20ème siècle ont été les catalyseurs de l’art moderne et de l’art contemporain. Artsper vous présente aujourd’hui 10 des plus fameux d’entre eux !

Les artistes américains mentors de l’art moderne

#1 Edward Hopper (1882-1967) : entre réalisme et symbolisme de l’American way of life 

Tableau Nighthawks par Edward Hopper de 1942
Edward Hopper, Nighthawks, 1942

Il est le peintre de l’Amérique urbaine du début du 20ème siècle. Conférant à ses représentations de la vie quotidienne une atmosphère mystique, Edward Hopper parvient à sublimer les sujets les plus anodins. 

Né à New York, il se forme à l’illustration avant d’entrer dans une école de peinture. Il voyage plusieurs fois en Europe au début des années 1900. Il s’intéresse alors davantage aux impressionnistes, tels que Monet ou Degas, qu’aux avant-gardistes cubistes de son temps. À des représentations abstraites, le peintre américain Hopper privilégie celles naturalistes des paysages et des mœurs contemporaines. À son retour aux États-Unis, l’artiste débute une carrière de dessinateur publicitaire avant de décider finalement de se consacrer entièrement à la peinture. 

C’est durant l’entre-deux-guerres qu’il acquiert une certaine renommée. Passionné d’architecture, il réalise, dans un premier temps, des aquarelles de demeures mansardées du 19ème siècle, très appréciées des collectionneurs. À la manière des impressionnistes, il prend pour sujet des bâtiments peints à différents moments de la journée. Il privilégie les levers et couchers de soleil, révélant son attrait pour la représentations des variations de luminosité. 

Dépeignant par la suite la société américaine en pleine mutation, il est considéré comme l’un des principaux représentants du réalisme américain. De ses scènes se dégage systématiquement une certaine mélancolie. Dans son œuvre Nighthawks, elle est incarnée par la solitude des personnages, isolés et silencieux. C’est aussi le signe d’une nostalgie pour une Amérique révolue, qui s’urbanise autant qu’elle s’individualise… 

Précieux témoin de son temps, il parvient à immortaliser sur sa toile des temps suspendus. La théâtralité de ses compositions, obtenue par un contraste puissant entre les ombres et une lumière crue, sera une source d’inspiration pour le monde photographique et cinématographique. 

#2 Man Ray (1890-1976) : du dadaïsme au surréalisme, le plus anticonformiste des artistes américains

Man Ray, Champs délicieux,10ème rayographie, 1922
Man Ray, Champs délicieux, 10ème rayographie, 1922    

Peintre, dessinateur, réalisateur, designer… cet artiste protéiforme, dont les œuvres sont disponibles sur Artsper, est surtout connu pour être le photographe des surréalistes.

Après avoir étudié le dessin industriel, il refuse d’intégrer une école d’architecture pour se consacrer pleinement à l’art. S’installant au début des années 1910 à New York, il fréquente alors la galerie « 291 » d’Alfred Stieglitz. Ce dernier l’initie à la technique de la photographie et l’introduit auprès de nombreux artistes de l’avant-garde européenne. En 1913, il participe à l’Armory Show. Il s’agit de la première exposition internationale d’art moderne regroupant des représentants du fauvisme, du cubisme ou encore du futurisme. Après une première exposition personnelle en 1915, il se joint au mouvement Dada. Né en réaction à l’absurdité de la Première Guerre mondiale, ce mouvement intellectuel, littéraire et artistique, se caractérise par un rejet radical des valeurs politiques, sociales et idéologiques de la société. C’est à cette période qu’il débute ses expérimentations en photographie.  

Quittant l’Amérique pour Paris en 1921, il poursuit ses recherches et découvre par hasard une nouvelle technique photographique : la « rayographie ». En exposant à la lumière une feuille de papier blanc photosensible, les parties non-recouvertes par des objets noircissent. Il obtient alors des représentations aux formes spectrales, constitutives de paysages oniriques et mystérieux, dans lesquels les objets du quotidien sont transcendés. 

Parallèlement, il s’engage dans le mouvement surréaliste, dont il participe à toutes les expositions à partir de 1925. Enfin, en 1929, il fait la rencontre de Lee Miller qui devient sa maîtresse et son assistante. Avec elle, il exploite le potentiel esthétique de la solarisation, procédé photographique consistant à exposer trop tôt une photographie. De cette façon, les zones d’obscurité et de luminosité sont inversées. 

Si Man Ray a indéniablement marqué l’histoire de l’art, il a surtout définitivement révolutionné l’art de la photographie !




#3 Norman Rockwell (1894-1978) : l’hyperréalisme du storyteller de l’Amérique

Norman Rockwell, A l’abri du besoin, 1942
Norman Rockwell, À l’abri du besoin, 1942

Connu pour ses illustrations de magazines, les œuvres de Norman Rockwell permettent de retracer toute l’histoire des États-Unis, de l’entre-deux-guerres à l’après-guerre. 

Passionné par le dessin dès son enfance, il entre, dès l’âge de 16 ans, à l’Académie américaine de design de New York. Puis, dans un second temps, il intègre l’Art Students League, prestigieuse école des Beaux-Arts. Talentueux, avant même d’avoir atteint la majorité, des magazines pour la jeunesse lui commandent ses premières illustrations. 

L’année 1922 marque un tournant dans sa carrière. En effet, il peint sa première couverture pour le célèbre journal The Saturday Evening Post. S’ensuit une collaboration de 47 années durant lesquelles Rockwell produira 321 autres couvertures. Dans un style réaliste, proche de la photographie, il dépeint la vie quotidienne de la classe moyenne américaine, toujours avec bienveillance et parfois humour. C’est en cela qu’il est rattaché au mouvement du régionalisme américain

Durant la Seconde Guerre mondiale, ses illustrations affirment sa participation à l’effort de guerre. Inspiré par le discours du président Roosevelt, il réalise en 1943, une série de quatre tableaux intitulée Les Quatre Libertés. En effet, Franklin Roosevelt souhaitait, par son allocution, redonner le moral aux Américains en annonçant un avenir meilleur. Celui-ci serait fondé sur les droits de l’Homme et quatre libertés : la liberté de parole, de culte et celles d’être à l’abri de la peur et du besoin. Le peintre choisit alors de retranscrire ces quatre concepts dans des scènes de la vie quotidienne. Il veut montrer aux Américains qu’ils ne sont pas que des idéaux abstraits.

Les années suivantes, alors que le succès de ces quatre images le rend très populaire, ses commandes déclinent. En effet, les journaux commencent à préférer aux dessins de presse la photographie. Néanmoins, jusqu’à la fin de sa vie, il cherchera à mettre à profit son art pour défendre les causes qui lui tiennent à cœur : les droits civils, la lutte contre la ségrégation, la pauvreté et la guerre.

#4 Jackson Pollock (1912-1956) : le pionnier du Dripping

Jackson Pollock, Peinture (Argent sur noir, blanc, jaune et rouge), 1948
Jackson Pollock, Peinture (Argent sur noir, blanc, jaune et rouge), 1948

Peintre américain de l’expressionnisme abstrait, notamment célèbre pour sa pratique de l’action painting, Jackson Pollock a eu une influence majeure sur les artistes peintres américains contemporains. Sa disparition en pleine consécration mondiale a favorisé la légende de cet artiste maudit. 

Passant son enfance dans un milieu précaire, entre l’absence de son père et l’autorité de sa mère, très jeune, il devient alcoolique. À 11 ans, sa visite d’une réserve indienne et la découverte de motifs abstraits d’un art dit « primitif », le marqueront profondément. L’art est, pour Pollock, avant tout un exécutoire. Il lui permet d’exprimer ses émotions et de se libérer de ses angoisses, rancœurs et colères. Dans ses action paintings, proches des performances, c’est l’action de peindre et non la peinture qui est importante. 

Vivant une grande partie de sa vie dans le dénuement, pendant la Grande Dépression, il bénéficie du Federal Art Project. Mis en place par le gouvernement Roosevelt dans le cadre de la politique du New Deal, ce programme soutenait les artistes américains par d’importantes commandes publiques. Intégrant la section « Peinture murale » en 1935, il y est cependant exclu en 1938 pour absentéisme. À cette période, il débute une cure de désintoxication. 

En 1943, il participe à une première grande exposition organisée par une célèbre collectionneuse américaine d’art moderne : Peggy Guggenheim. Parmi les membres du jury, Piet Mondrian et Marcel Duchamp émettent des avis favorables à son sujet, si bien que la fameuse mécène lui propose une rémunération mensuelle et lui dédie une exposition personnelle. Tandis qu’il se fait peu à peu un nom au sein du monde artistique, dès 1947, il débute la pratique du dripping. Elle consiste à déverser directement sur la toile des seaux de peinture. Par cette nouvelle technique de travail à l’horizontal, il rompt avec les codes traditionnels de la pratique picturale, tout en s’abandonnant à un art abstrait le plus total. 

À l’apogée de son succès, ses vieux démons ne cessent toutefois pas de le hanter. Sombrant de nouveau dans l’alcool, il décède d’un accident de voiture, conduisant en état d’ébriété. 

Les artistes américains majeurs de la Pop Culture

#5 Andy Warhol (1928-1987) : le père du Pop Art 

Andy Warhol,Untitled from Marilyn Monroe, 1967
Andy Warhol,Untitled from Marilyn Monroe, 1967

Il a fait de l’art un produit de consommation tout en élevant au rang d’œuvres d’art les objets du quotidien. Andy Warhol est à juste titre considéré comme l’un des fondateurs du Pop Art

Warhol, dont les créations sont disponibles sur Artsper, est issu de la classe ouvrière pauvre de Pittsburgh et fils d’émigrés slovaques. Il parvient à entrer à l’université pour y étudier les Beaux-Arts. Une fois son diplôme en poche, il s’installe à New York en 1949. Il y débute une carrière de dessinateur publicitaire pour les magazines de mode et acquiert rapidement une importante renommée dans le milieu de la pub. 

Dès la fin des années 1950, il se consacre à la peinture. Il s’inspire tout d’abord du graphisme de la bande-dessinée. Mais ce sont ses toiles ayant pour sujets des objets de consommation, à commencer par les boîtes de soupe Campbell, qui marqueront l’histoire de l’art. Pour répondre à une demande quasi de masse, il use de la sérigraphie à partir de 1962. Cette technique d’imprimerie à partir de pochoirs lui permet de produire en quantité industrielle ses œuvres, déclinées en une multitude de couleurs criardes. Ses portraits de célébrités, telles que Marilyn Monroe, sont aujourd’hui présents sur les cimaises des plus grandes institutions d’art moderne du monde. 

Par la suite, en 1964, il ouvre sa Factory, haut lieu de la vie artistique new-yorkaise. Il s’agit à la fois d’un atelier de production et d’un studio d’enregistrement pour ses films expérimentaux.

Célébré de son vivant et reconnu comme l’icône du Pop Art, il s’érige, à la fin de sa vie, dans les années 1980, en mécène des arts. Collaborant avec des artistes américains émergents tels que Jean-Michel Basquiat et Keith Haring, il aura fait de son nom une marque.




#6 Keith Haring (1958-1990) : le militantisme par le Street Art

Keith Haring, Tour-escalier de l’hôpital Necker, 1987
Keith Haring, Tour-escalier de l’hôpital Necker, 1987

Mondialement connu pour ses fresques de figures colorées aux contours noirs épais, Keith Haring est également célèbre pour être un artiste engagé, notamment dans la lutte contre l’homophobie et le sida.




Tout comme Andy Warhol, il naît à Pittsburg et débute des études de graphisme publicitaire. Toutefois, souhaitant expérimenter librement ses propres recherches artistiques, il part pour New York. Là-bas, les graffitis l’inspirent. Désireux de faire sortir l’art de son cadre pour toucher un large public, il commence par dessiner à la craie sur les tableaux publicitaires noirs du métro. En parallèle, fréquentant le milieu artistique du New York underground, il réalise ses premières expositions en galeries. Finalement, la Biennale de Paris de 1985 le convie, alors qu’il est en pleine ascension internationale. 

Derrière l’apparence de dessins enfantins, aux formes synthétiques, dont une partie est à retrouver sur le site Artsper, il traite de thèmes graves : racisme, violence, drogue, destruction de l’environnement… En s’exprimant dans la rue, il cherche à avoir plus de visibilité pour dénoncer les préjugés sociaux. Dans ce but, il participe à des programmes d’enseignement artistique auprès des plus jeunes et répond à plusieurs commandes publiques. Il exécute notamment une fresque sur l’un des murs de l’hôpital Necker en 1987. 

Apprenant qu’il est atteint du sida en 1988, il met son art et sa notoriété au service de la défense de la cause LGBT et de la lutte contre cette maladie. À cette fin, il crée en 1989 la Keith Haring Foundation. Animé tout au long de sa carrière par une volonté de transformer le monde, il décède à seulement 31 ans. Malgré une courte existence, son héritage, artistique et social, n’en est pas moins considérable.

7. Jean-Michel Basquiat (1960-1988) : l’élévation de l’art urbain au rang des Beaux-Arts

Jean-Michel Basquiat, Slave Auction, 1982
Jean-Michel Basquiat, Slave Auction, 1982

Il est l’un des artistes afro-américains les plus célèbres au monde. En 2017, près de trente ans après sa mort, l’une de ses œuvres a été vendue aux enchères à un prix record de plus de 110 millions d’euros. Ainsi, Jean-Michel Basquiat, dont certains dessins vous sont proposés sur le site Artsper, est l’un des artistes américains les plus chers au monde. 

Né à Brooklyn d’un père haïtien et d’une mère hispanique, ce génie précoce du dessin réalise ses premiers graffitis à l’âge de 16 ans. Il signe d’abord sous le pseudonyme de SAMO (« SAme Old Shit », littéralement « Même vieille merde » ). Basquiat donne le ton : d’un tempérament contestataire, il refuse de se conformer aux diktats de la société. 

Ambitionnant de devenir le premier artiste noir internationalement connu, il parvient par la suite à se faire repérer par son idole, Andy Warhol, à la fin des années 1970. Ce dernier l’introduit auprès des plus grands galeristes new-yorkais. 

Ses œuvres, d’une grande singularité, effraient autant qu’elles fascinent. En effet, elles sont d’une grande violence. Aux nombreuses évocations de la mort, ses compositions se caractérisent par l’introduction d’éléments tribaux issus de son héritage culturel. Sa quête identitaire le pousse à dénoncer l’oppression des minorités, en représentant un monde chaotique, porteur d’un symbolisme puissant. Enfin, enfant de la Pop culture, il mélange différentes techniques dans une même composition : graffitis, peinture, collages. Il fait fi des traditions picturales et brouille les limites des beaux-arts. 

Son décès suite à une overdose met fin à sa carrière à l’âge de 28 ans. Une carrière, certes courte, mais particulièrement prolifique : il a produit plus de 800 tableaux et 1 500 dessins. Son mal-être chronique, perceptible dans les traits agressifs de ses compositions, a, paradoxalement, précipité sa fin autant que son succès. 

La relève des artistes américains contemporains 

#8 Jeff Koons (1955) : l’apogée de l’art commercial

Jeff Koons, Balloon Dog, 1994-2000
Jeff Koons, Balloon Dog, 1994-2000

Tout en étant l’un des artistes américains les plus célébrés du 21ème siècle, Jeff Koons est celui qui fait le plus polémique. Ses œuvres sont dénigrées par certains comme relevant d’un art industriel et jugées comme des contrefaçons par d’autres. Pourtant, elles font partie des plus onéreuses du monde et sont l’objet d’expositions dans les plus grandes institutions artistiques. Récit d’une success story

Attiré très jeune par l’art, Jeff Koons ne rencontre pas le succès escompté avec ses premières créations. Contraint de travailler en tant que courtier dans la finance, ce n’est qu’à partir des années 1980 que ses sculptures monumentales, représentant des biens de consommation de masse, telles que ses Balloon Dogs et Inflatable Rabbits, deviennent prisées chez les collectionneurs. Il crée alors, à la manière d’Andy Warhol, un studio à New York regroupant une trentaine d’assistants. Aujourd’hui, il s’agit davantage d’une usine, dénombrant plus de 100 salariés. Ainsi, les œuvres estampillées Jeff Koons ne sont plus réalisées de ses mains. 

De fait, les productions en acier inoxydable de Jeff Koons, disponibles sur Artsper, s’inscrivent dans la lignée du Pop Art en tirant leurs sources d’inspiration de l’imaginaire populaire. Il les détourne en leur conférant un caractère industriel, révélant certaines affinités avec les ready-made de Marcel Duchamp. Toutefois, si Andy Warhol a fait entrer l’art dans l’ère industrielle, l’homme des finances l’a fait s’inscrire dans l’ère de la mondialisation. Ses icônes kitsch sont visibles aux quatre coins du globe… Et cela ne va pas sans susciter quelques scandales ! 

En 2008, exposant ses sculptures au château de Versailles, une manifestation s’y est tenue, au nom de la défense de la « pureté artistique française ». Plus récemment, c’est son Bouquet de Tulipes qui a suscité de vives controverses. En effet, l’hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015 et 2016 a été critiqué comme participant à l’enlaidissement de l’espace public. 

Par ailleurs, le plasticien a été inculpé dans plusieurs affaires de plagiat. Il a été accusé de se réapproprier des sujets de photographies ou de publicités existantes. Il n’en reste pas moins que le règne de Jeff Koons semble avoir encore de beaux jours devant lui ! En mai 2019, la vente de son œuvre Rabbit en a fait l’artiste vivant le plus cher au monde, atteignant le prix de 91,1 millions d’euros.

#9 JonOne (1963) : la consécration du graffiti en 11ème art

JonOne, Miracles, 2020
JonOne, Miracles, 2020

Considéré comme l’un des plus importants représentants de l’expressionnisme abstrait dans le monde du graffiti, JonOne, à découvrir sur le site Artsper, s’inscrit tant dans la descendance de Jackson Pollock que dans celle de Jean-Michel Basquiat. Nul doute que la succession des artistes peintres américains est assurée ! 

Né à New York, dans le quartier populaire de Harlem, et d’origine afro-américaine, comme Jean-Michel Basquiat, le jeune John adopte lui aussi l’école buissonnière. Adolescent, il arpente les lignes du métro new-yorkais où il y réalise ses premiers tags. Selon lui, « le métro, c’est un musée qui traverse la ville », considérant le graffiti comme un art à part entière. 

Sa rencontre avec le graffeur français Bando est décisive pour la suite de sa carrière. Ce dernier le convainc de le rejoindre à Paris. Là, délaissant le bitume sans pour autant abandonner ses bombes de peinture, il s’installe dans les années 1990 dans un atelier de l’Hôpital éphémère. Il y produit ses premiers tableaux. Rapidement, il se fait repérer et est exposé dans les plus importantes galeries françaises d’art contemporain. 

JonOne parvient à toucher le public par la sensibilité et la poésie émanant de ses peintures. Laissant libre court à son imaginaire, elles lui permettent, selon ses mots, de s’ouvrir à soi-même. Évacuant toute référence figurative, il se laisse porter par le mouvement, les couleurs et l’énergie des villes. Dès lors, seule l’impulsion de ses émotions guide ses gestes d’où émergent des traînées de couleurs vives et spontanées.

À la croisée de l’abstraction lyrique et de l’art urbain, de l’art moderne et de l’art contemporain, JonOne parvient à tirer profit de son héritage artistique américain pour nous en proposer son renouvellement. L’hégémonie des artistes américains dans l’histoire de l’art est loin de toucher à sa fin !

#10 Shepard Fairey (1970) : l’engagement politique du Street Art

Shepard Fairey, Hope, 2008
Shepard Fairey, Hope, 2008

Il est célèbre pour avoir réalisé l’affiche de campagne de Barack Obama pour les élections présidentielles de 2008. Démontrant que le street art a sa place en politique, l’Institut d’art contemporain de Boston l’a consacré comme le plus influent des artistes de Street Art. 

Dessinant des tee-shirts et des skateboards dès l’adolescence, Shepard Fairey, représenté sur Artsper, rentre à l’École de design de Rhode Island en 1989. Avec une bande d’étudiants, il crée des autocollants et des affiches représentant le catcheur français André the Giant. Le visuel devient viral et se répand partout dans le monde. En 1998, associant l’image au mot « Obey » (signifiant « obéis »), il fait de cette parodie de propagande sa signature. 

Mais c’est davantage par son poster Hope qu’il accède à une notoriété internationale. Soutenant la candidature du futur président Barack Obama, il crée une série d’affiches. La plus fameuse est un portrait de l’homme politique aux couleurs de l’Amérique. Emblème de la campagne présidentielle d’Obama, elle représente un candidat résolument tourné vers l’avenir. Propagée dans le monde, elle a fait la une du magazine Time. La National Portrait Gallery de Washington a finalement racheté l’originale.

Depuis, Shepard Fairey enchaîne les expositions tout en continuant ses activités de street artist. Il exécute notamment plusieurs fresques sur les murs d’immeubles du 13ème arrondissement de Paris en 2012 puis 2016. L’une d’entre elles représente une Marianne entourée de la devise nationale « Liberté, Égalité, Fraternité ». Elle a été réalisée à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Ainsi, elle témoigne de son engagement perpétuel pour la défense de grandes causes, telles que la démocratie et les libertés. 8 ans après s’être investi dans la campagne électorale, Shepard Fairey réitère. Reprenant les mêmes codes graphiques, il change le slogan par « Nope » pour s’opposer à l’élection de Donald Trump. Fêtant en 2019 ses 30 ans de carrières au Grenoble Street Art Fest, Shepard Fairey semble s’être définitivement imposé dans le paysage artistique (et urbain) international !

Ainsi, ce tour d’horizon des artistes peintres américains, modernes et contemporains, révèle le rôle crucial des États-Unis comme berceau de la création artistique. Depuis le début du 20ème siècle, c’est sur son sol que sont nés les artistes majeurs de l’histoire de l’art. Sans filiation à l’égard de la tradition picturale européenne, ils ont su proposer de nouvelles solutions plastiques. D’abord teinté de nationalisme, l’art américain est devenu au milieu du 20ème siècle plus populaire et universel. Il en résulte son assimilation dans le monde entier et la consécration des États-Unis comme la première puissance artistique.




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